Comment j’ai boosté mon salaire de 60k€ à 89k€ rapidement

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Dans cet article je ne vais pas vous apprendre comment augmenter significativement votre salaire, ce serait prétentieux. Le titre a pour but d’être accrocheur. Je vais plutôt vous raconter comment je suis passé de 60k€ à 89k€ de salaire annuel en moins de 6 mois. Ensuite à vous de vous inspirer de mon histoire et de l’adapter à votre situation. Je suis sûr que vous obtiendrez des résultats.

Une volonté de fer

La première question à se poser avant d’entrer dans le vif du sujet: Pourquoi est-ce que je veux augmenter mon salaire? Les réponses sont multiples, libre à chacun de trouver son objectif final. Dans tous les domaines, si on veut réussir, il faut trouver son But Ultime. Sans But Ultime qui nous hante toute la journée et tous les jours on perdra notre motivation.

Mon But Ultime sur le plan financier, je ne vais pas vous le cacher: devenir riche. Pas devenir riche pour me baigner dans ma piscine de pièces d’or comme Picsou :-). Mais devenir riche pour pouvoir aider mes proches dans le besoin. Devenir assez riche pour atteindre une liberté financière bien avant l’âge de la retraite. Devenir riche car je devais construire ma maison principale sans passer par une banque. Et aussi devenir riche car j’ai 3 enfants, qu’une bonne éducation coûte cher et que les loisirs coûtent cher.

Disclaimer: je ne pense pas qu’on puisse devenir libre financièrement et réellement riche avec 89k€ de salaire brut annuel et 3 enfants en région parisienne. On vit toutefois confortablement. Néanmoins, je considère cette augmentation comme une étape sur le chemin de mon But Ultime.

Cela faisait également 13 ans que j’étais dans la même boîte, je voyais mon salaire stagner alors que mes responsabilités, ainsi que la pression qui en découlait ne faisaient qu’augmenter. J’avais donc mon But Ultime auquel je pensais chaque jour, il fallait alors établir un plan. Mais avant ça, petit retour en arrière.

Début de carrière

Augmenter son salaire d’environ 30k€ brut annuel en moins de 6 mois est une véritable performance. Mais il n’y a pas de miracle, derrière cet exploit il y a du travail. En sortant de mes études en 2010, je signe à 34k€. Pas besoin d’être très bon en maths pour comprendre que mon salaire a moins progressé en 13 ans que sur les 6 derniers mois, mise à part quelques années exceptionnelles (expatriation, expériences free-lance).

Malgré ça, je ne pense avoir perdu mon temps comme certains pourraient le penser. En effet, cette augmentation exceptionnelle dont je vous parle ici est le résultat de ces treize dernières années. D’ailleurs, s’il y a un bien un conseil important à donner aux jeunes qui démarrent dans la vie professionnelle, c’est de ne pas être trop regardant sur votre premier salaire. Bien sûr, je ne vous encourage pas à accepter n’importe quoi et je ne vous décourage pas non plus à chercher un poste mieux rémunéré. Mais les premières années professionnelles doivent avant tout servir à:

  • se former
  • devenir un expert dans son domaine jusqu’à être incontournable au bureau
  • développer son réseau

La formation au bureau

Dans la plupart des secteurs, la majorité de ce qu’on apprend à l’école ne nous sert pas vraiment en entreprise. Se remettre à niveau dans la boîte dans laquelle vous travaillerez sera donc primordial. Il y aura sûrement des nouveaux logiciels qu’il faudra maîtriser. Il faudra apprendre à communiquer car on ne parle pas à son boss comme on parle à un collègue ou à un client. On n’écrit pas non plus un e-mail comme on parle au téléphone. Vous l’aurez donc compris, l’apprentissage et la formation ne s’arrêtent pas à la fin des études. Les premières années en entreprise servent donc à peaufiner votre formation.

Devenir un expert, un “tueur”

Pendant ces premières années, il faut devenir un expert dans son domaine. Lorsqu’un collègue rencontre un problème dans ce domaine, il doit penser à vous en priorité. Pour ma part, je travaillais dans une boite d’ingénierie, et j’ai vite été envoyé sur un chantier à l’étranger pour suivre la fabrication d’équipements conçus au bureau. J’y ai passé un an, et cela suffit pour devenir l’expert de la fabrication au bureau. Cela m’a aussi ouvert des portes par la suite, avec des promotions et d’autres expatriations, entre autres.

Développer son réseau

Un célèbre proverbe africain dit la chose suivante: « Si vous voulez aller vite, allez seul. Si vous voulez aller loin, allons-y ensemble. ». L’école nous apprend à travailler seul, instaure de la compétition entre nous et nous pousse à l’égoïsme. Cependant, dans la vie, notamment en entreprise, travailler en groupe est essentiel. Il est donc important, tout au long de votre parcours professionnel de vous constituer un réseau, de “networker”.

En effet, si vous êtes un expert dans votre domaine mais que personne n’est au courant, cette expertise ne servira pas à grand chose. Le fait de développer des relations vous permettra d’accéder à certains postes, de faire de nouvelles rencontres, de découvrir des opportunités rares.

J’ai moi-même un réseau qui couvre 3 ou 4 grandes entreprises du secteur dans lequel je travaille. Cela me permet de connaître les tendances du marché, d’avoir une idée des salaires chez la concurrence et bien d’autres choses encore.

Trouver son mentor

Steve Jobs disait: “Les gens qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde sont ceux qui le font. Mais même eux ont besoin d’un mentor.” On parle de Steve Jobs, un gars qui a révolutionné notre siècle. Alors que dire de nous? Simples mortels.

Je vois le mentor comme une personne bienveillante, expérimentée, qui voit en nous des compétences qu’on n’aura pas forcément détectées seul. C’est aussi la personne qui va nous aider à tracer notre chemin et développer notre carrière.

Par exemple, mon mentor (big up à David) fut mon manager pendant quelques années. Il a certes vu en moi des capacités que je ne soupçonnais pas et m’a confié des postes importants. Aussi, il a toujours été un support auprès des ressources humaines et poussait pour que j’obtienne des promotions. Il m’a également conseillé sur mes choix de carrière et me donnait des indications sur les salaires que je pouvais espérer pour certains types de poste.

Parlons des choses sérieuses

Jusqu’à présent, nous n’avons pas vraiment abordé notre sujet principal: l’augmentation salariale. Mais toutes ces étapes étaient des prémices essentielles. Effectivement, j’étais un élément important dans l’entreprise, reconnu par mes pairs. Par ailleurs, j’avais un réseau assez important me permettant d’avoir une bonne vision du marché dans lequel j’évolue: postes ouverts, rémunérations…

Finalement, après un retour d’expatriation et un statut quo sur mon salaire, je me suis enfin persuadé qu’il était temps de prendre des risques.

D’abord, j’ai postulé à plus d’une vingtaine d’offres d’emploi. C’est alors qu’une opportunité en freelance se présenta à moi.

Quitter un CDI à 37 ans, après 13 ans de boîte et avec 3 enfants, pour un poste en tant qu’indépendant, n’est pas une décision facile à prendre. C’est ici que le réseau montre son importance. En effet, j’avais des amis qui étaient freelances depuis des années et qui sont rarement restés sans mission plus de 6 mois. Par ailleurs, le poste qu’on me proposait portait sur un projet qui durait minimum trois ans. Avec le taux journalier que j’avais négocié, 600€ par jour avant impôt, j’avais de quoi me préparer un matelas de sécurité confortable en cas de coup dur.

Finalement, j’ai présenté ma démission, en espérant secrètement qu’on essaierait de me retenir. Mais la conjoncture de l’époque n’était pas propice à un tel scénario. Je quittai donc mon entreprise de coeur en juillet 2023.

Nouveau challenge

Le truc à savoir quand on change d’entreprise, c’est que l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs. Au bout de quelques semaines dans mon nouveau poste, j’ai compris que je ne ferai pas long feu. D’abord car je ne m’y plaisais pas trop, on m’avait promis certaines choses à l’entretien qui n’ont pas été respectées. Et aussi parce que je trouvais que j’allais stagner sur le plan professionnel, je n’allais pas apprendre de nouvelles compétences.

Je décidai alors de chercher un nouveau job! Ça m’arrive souvent quand je m’ennuie au boulot: chercher un autre taf. Je postulai donc à un poste qui me paraissait intéressant. Cependant, ils ont mis quelques mois avant de me rappeler pour me proposer un entretien. À cette époque, je me sentais mieux dans ma boîte de l’époque, et ma relation avec mes collègues était très bonne. J’hésitai donc à accepter l’entretien car j’avais l’impression de trahir mon équipe.

Toutefois, il faut savoir penser à soi de temps en temps, car dans le monde de l’entreprise, surtout des groupes de plus de 40000 personnes, nous ne sommes que des pions. J’ai souvent vu des directeurs de projet seniors, avec plus de 20 ans de bons et loyaux services, se faire mettre au placard comme des mal propres pour un seul faux pas.

J’ai finalement accepté l’entretien. La fiche de poste indiquait qu’il fallait présenter la stratégie globale du service au senior management de l’entreprise. Grâce à cette indication, j’ai su que le poste était exposé et que je pouvais donc demander un salaire important. Je gagnais très bien ma vie en tant que free-lance depuis trois mois et le projet, souvenez-vous, devait durer encore un moment. Je n’avais donc rien à perdre.

Conclusion

Vous connaissez la fin, j’ai demandé 90k€, et après quatre entretiens, on me proposa 89k€ + 5k€ de bonus après validation de ma période d’essai.

En résumé, pour augmenter significativement son salaire, il faut d’abord se bâtir une vraie expertise qu’on pourra vendre plus tard. Il est aussi nécessaire de créer un réseau pour, entre autres, être reconnu par ses pairs et être recommandé quand il le faut. Car le monde est petit, et dans certaines industries, notamment la mienne, il est facile d’avoir des informations sur une personne.

Enfin et surtout, il faut savoir prendre des risques. Je me sentais bien dans ma première entreprise, et je ne voulais pas forcément la quitter, surtout après tant d’années. Mais j’ai appris que le monde d’avant, dans lequel on passait toute sa vie dans une même boîte n’est plus d’actualité. En effet, le monde dans lequel on vit évolue trop vite, on doit donc s’adapter au changement et saisir les opportunités quand elles nous pendent sous le nez.

Pour finir, n’ayez pas peur de demander un gros salaire en entretien, surtout après 15 ans d’expérience. J’ai vu trop de chèvres au bureau gagner plus que 80% des français. Mais pour demander un salaire important, il faut connaître la tendance du marché. D’où, encore une fois, la nécessité d’avoir un mentor et un bon réseau.


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